Une journée de course dans la tête de Phiphi

Bon, je l'avoue, ce voyage d'une journée dans ma tête risque de ne pas être sans surprise pour le ou les lecteurs (trices). Pour ceux qui ne me connaissent pas ou peu, il faut savoir que je suis ce que l'on appelle un "faux calme", c'est à dire un volcan dans un corps de bouddhiste... C'est pour poser le décor. Si jamais quelqu'un à des études de psycho, je suis disponible pour des études de cas clinique :).

Cela va peut-être permettre aux parents inquiets du comportement de leur fiston coursiers que c'est "normal" et qu'il y a pire..... Bien pire, Hou la la, oui !!

DIMANCHE MATIN DE COURSE

Le réveil :

Dring !!!!! (bon je sais, ça n'existe plus ce genre de réveil mais je ne sais pas qu'elle chanson va sortir de ce fichu radio réveil qui sonne toujours trop tôt). Et zut, c'est déjà l'heure de se lever. Pas de cauchemar ou de rêve sur la future course (c'est plus la nuit d'après course pour moi).

Vérification de l'état de forme du matin : drapeau en berne ou levé ?? C'est bon, matériel en place (ben quoi, c'était livré avec le gars, c'est un réflexe physiologique normal que les médecins ils disent).

Aller, debout. J'enfile..... mon cuissard de récupération. C'est bizarre mais ce vêtement est le 1er de la longue liste des choses à faire pour que la journée se passe bien. Et croyez moi sur parole, cela marche. Effet placébo ou non, la sensation de gainage sur les jambes est là. 

Petit déjeuner "classique", tartine de pain avec beurre et confiture maison, café, jus de fruit. Je m'installe tranquillement devant la télé, jambes réhaussées sur un coussin devant Auto-moto. Le 2ème effet physiolo-psychologique commence :démarrage de la fonction "games of trône" du roi Beaudoin. Le corps (via ses 2 cerveaux tête/ estomac), réagit sur moi par une fonction réaction/ anticipation sur la future course de l'après midi en engageant un allègement rapide du gars et qui dure une période d'une ou 2 heures selon le niveau de stress avec 4 ou 5 passages obligés au stand (je sais que je ne suis pas le seul dans ce cas). J'ai même côtoyé plus jeune un coureur qui vomissait systématiquement à chaque début de course. J'ai beau avoir plus de 300 ou 400 courses au compteur, j'ai toujours ce stress de débutant. Pathétique.

Ce moment paisible passé en mode yoga sur mon trône me permet de faire rapidement un point sur l'état de la tonte de mes gambettes. Et là, selon la motivation, rasage .... ou non (un peu fainéant sur les bords le phiphi). L'anticipation, ce n'est pas trop mon fort.

Préparation du sac :

Là commence la fonction tic, toc, boum. Ce sac de coursier, fait en 10 minutes, est revu 2 ou 3 fois dans la matinée des fois qu'une 3ème jambe me serait poussée entre-temps, que mes 2 paires de manchettes se seraient fait la malle en s'envoyant en l'air un peu trop tôt, que des troles auraient pris mes 3 paires de chaussettes fétiches  ... Je fais et refais et re-refaits mon sac en remontant visuellement de la tête au pied pour ne rien oublier. Il faut dire (hein Nico) que sans ses chaussures, on court moins bien !! LOL

Ne pas oublier la veste longue pour le podium (vlan, le fait d'y penser fait passer le palpitant de 75 pulsations à 150...). Aller, on se calme, c'est au cas où il ferait froid.

Préparation du vélo :

Bizarrement, ce moment est très rapide. Un vélo (sale ou pas), 2 paires de roues, pompe. Point barre. Juste une vérification des pneus de ma paire principale et rebouchage des micro-coupures par colle cyanocrylate. Simple, pas cher, efficace.

Humeur :

Bon autant être clair, les matins de courses, je suis niveau homme de néandertal en période pré-pubère . Il ne faut pas me demander grand chose et les réponses sont : ouais, non, pas le temps, parle à ma main, tu me parles ?? !! Vu le nombre de courses pré-citées ci-avant, mon entourage est au courant et me laisse tranquillou.

Préparation du déjeuner :

Le respect de la règle des 3 heures est respectée. Là aussi, du simple et rapide, viande blanche et pâtes, parmesan, petit gâteau et yaourt ou fruit. Retour sur canapé en attendant le départ. Préparation des 2 ou 3 bidons avec sucres rapides et lents. 

Voyage et arrivée sur la course :

Pas intérêt à partir après l'heure annoncée dans la matinée. Il y a suffisamment de stress sans ajouter celui d'être en retard. Arrivée sur site avec un voyage dans un silence monacal, pas de tour de circuit. J'vais déjà le faire 5, 10 ou 15 fois, j'aurais le temps de voir.

A partir du moment où le vélo sort de sa housse, je me détends. Les copains coureurs arrivent, ça discute, ça chambre, on revoit des visages de parents et accompagnants souriants de venir voir les gars du club. Si la préparation reste une période difficile et longue, la sortie de vélo / échauffement inverse la tendance. Allez comprendre pourquoi !!

La course :

Peu importe le résultat, le but est de toujours pour moi de faire mon taf, le mieux possible, sans rien regretter. Animateur, puncheur, protecteur, ... J'ai appris avec l'âge qu'il valait mieux essayer et au pire éjecter que de ne pas oser et refaire la course 15000 fois la nuit suivante. 

L'après course :

Là aussi, les mauvaises humeurs parasites disparaissent vites. Ce qui est fait est fait et ne peut plus être changé. J'enregistre juste les coureurs "de merde" dans un coin de ma tête pour la prochaine course. Profiter de ses erreurs et de sa naïveté pour grandir la course d'après. Comme souvent, après la course, je ressent une grosse baisse de température avec une sensation de froid. Il faut donc rapidement refaire le plein en énergie et se couvrir (d'où la veste qui n'aura pas servit au podium... SNIF). Partie remise.

Le repas du soir est protéiné est en faible quantité. Je remange surtout le lendemain, le temps que le 2ème cerveau se remette en route.

VOILOU, c'était voyage en terre d'un nain connu, un jour, une course

Nota DLR : aucune ressemblance avec le magazine de Frédéric Lopez (moi je suis plutôt Jenifer).